Le théorème du Casque à Pointe (et autres légendes urbaines)

A l'Université Chung Yuan, j'ai un collègue allemand, qui enseigne la langue de Beckenbauer aux petits taiwanais. Rien que d'imaginer un taiwanais parler schpountz, je rigole, tout seul, comme un con. Ben oui, normal.

Bref, je discutais avec Otto (appelons-le Otto) de Taiwan et d'un peu tout. Ici, tout, c'est Taiwan. Par défaut.

Comme nous sommes des gens très cultivés..., nous parlions Architecture, puisqu'ici c'est un concept qui n'existe pas. Mais alors PAS. La négation du bâtiment, l'enfer du bâtisseur, les abysses sidéraux de la maçonnerie ! Le Vide. Un maître mot : Rusticité ! Mais pourquoi ? Pourquoi ne font-il clairement aucun effort ? Pas de formes, pas de couleurs, pas d'aménagement, pas de recherche. Quant aux intérieurs, comme je vous le disais un jour, ce n'est jamais décoré et les murs sont immaculés, blancs comme des culs de bébé albinos. Ca fout la trouille ! Si si, demandez aux copains qui habitent ici. Ils peuvent témoigner !

Otto discutait avec un Taiwanais de ce problème terribileux, et en fait, ce qu'il a entendu, c'est une théorie qui me parait assez fondée. Au fond.

En fait, les Taiwanais ne construisent pas pour durer puisque leur situation est précaire, et qu'ils sont destinés, à terme, à retourner en Chine, d'où ils sont pour la majorité originaires. En fait, ils sont un peu en location à Taiwan, ils glissent sur cette île comme un pet sur un toile cirée, y laissant quelques traînées malodorantes sous la forme de bâtiments atrophiés et déglingués des fondations jusqu'au toit, en passant par les gogues et la salle de bains.

Rien n'est prévu pour durer, voilà la géopolitique qui influence les goûts urbains. Intéressant, non ?! Ah si, moi je trouve. C'est sûr que les typhons, les tremblements de terre, les coulées de boue, l'humidité, la chaleur, arrêteraient de toute manière la moindre vélléité d'ethétique, mais quand même... J'aime cette théorie d'un peuple locataire d'une île et qui y vit sans construire sur la durée.

Comments

[Lily Marlene]

Que ce soit clair, je déteste que quelqu'un laisse sur mon blog un commentaire comme celui que je suis sur le point d'écrire ici: ton blog me fait mourir de rire, j'aime beaucoup.
Bon voilà, j'ai fait ma lèche cul, je peux m'en aller.