Réponse aux commentaires (Sniki)
En réponse à Sniki qui m'avait posé quelques questions dans un commentaire, voilà quelques éclaircissements.
Avant toute chose, ceux qui désirent faire carrière dans le FLE, je vous conseille de vous rendre sur le blog de Sonia. Elle, elle est plus destinée à y faire carrière que moi… Et en plus elle réussit dans ce qu’elle fait.
Alors, oui, Sniki, j’ai un Master 2 de FLE (Université Paris V R.Descartes, 2007), qui avait d’ailleurs été l’objet de mon mémoire « Comment apprendre le français en lisant 'L'équipe' »… Une boucherie. Bref.
Avant cela, pour me convaincre que le FLE me plaisait bien, je suis parti enseigner en Chine pendant un an après ma licence de chinois, année en Chine pendant laquelle j’ai aussi passé mon Master 1 de FLE par correspondance par l’Université de Rouen (solution que je recommande, la charge de travail étant tout à fait raisonnable pour pouvoir jongler entre le travail, les études, et, et ben tout le reste…)
Pourquoi le FLE ? Me concernant, ce fut surtout les événements qui décidèrent pour moi. Je me souviens qu’en licence de chinois, on devait choisir une option parmi lesquelles figurait le FLE. Et puis les choses avançant, je me suis rendu compte que le FLE serait un bon prétexte pour partir à l’étranger. J’étais en effet aussi sceptique qu’une fosse quant à la possibilité de trouver un bon boulot avec mon maigre diplôme de chinois. Alors, le FLE, je ne peux pas dire que ç’ait été une vocation, mais j’ai pris pas mal de plaisir à enseigner tant en Chine qu’à Taiwan. Beaucoup moins en France…
C’est bien sûr le fait que Hui-Mei soit taiwanaise qui m’a décidé de partir à Taiwan, mais sans cela, je serais quand même parti, probablement ailleurs. C’est bien de se laisser entraîner, aussi, parfois.
Le « plan de carrière » était le suivant : Enseigner pendant deux ou trois ans à Taiwan, puis petit à petit essayer de trouver une entreprise française qui me permette à terme de rentrer dans de bonnes conditions financières en France.
Les choses ne se passent jamais comme on les prévoit, mais je retire de mon expérience qu’il ne faut pas se mettre trop de barrière, et qu’il faut tout tenter. Comme dirait Jean-Claude Dusse, "sur un malentendu ça peut marcher."
On est arrivés en septembre 2007 à Taipei, en octobre je me suis rendu à l’Institut Français (ersatz d’ambassade) pour y demander des infos sur des boulots de profs. C’est là que la secrétaire m’a refilé un papier d’une entreprise cherchant des étrangers pour les former à Taiwan et les renvoyer travailler dans leur pays dans les 6 mois. Comme ils réclamaient dans l’annonce des gens plutôt intéréssés par la vente, je ne voulais pas trop y répondre. Et puis je ne comptais pas rentrer si vite en France… C’est Hui-Mei qui m’a quand même convaincu de leur envoyer mon CV. Et donc en fait, moins d’un mois après notre arrivée, le destin était déjà scellé. Mon entreprise m’a contacté en décembre, j’ai commencé le boulot en janvier 2008 à faire des trucs pour lesquels j'étais notoirement incompétent (webmaster, marketing, design, etc…) Bien m’en a pris de tenter l’aventure, puisque je rentre en France comme « Marketing Specialist ».
Au risque de me répéter mais c’est pas grave, c’est pour la bonne cause, l’étranger offre des opportunités assez incroyables. D’abord, la première en est que la France regarde d’abord les diplômes. A Taiwan, et probablement ailleurs aussi, on prend des jeunes et on les forme en fonction du potentiel qu’on leur devine. Est-ce que j’aurais eu une telle opportunité professionnelle en France, je ne suis pas catégorique, mais j’en doute très fortement…
Pour en revenir au FLE, ç’a aussi finalement été un argument sur mon CV puisque l’entreprise fabrique des produits pédagogiques, entre autres, et que nous sommes plusieurs dans les bureaux à avoir une expérience dans le domaine de l'enseignement.
Sniki, si Taiwan te tente vraiment, fonce, moi j’en dis beaucoup de mal parce que ça doit être dans ma nature de faire le vilain, mais je crois que c’est un pays qui peut offrir de belles opportunités.
Faut juste pas être trop à cheval sur l’esthétique, le climat, l’architecture, le bruit, les cafards, les typhons, les tremblements de terre, le tofu, l'humidité, les heures de travail, l'absence de vacances, Hello Kitty, les bisounours, l'alcool frelaté, la pollution, les paniers-repas, les coiffures de manga… Je connais pleins de français qui adorent Taiwan. Je leur parle quand même, eh eh. Au moins, à Taiwan, les gens sont vraiment attachants et gentils. Ca fait passer la pilule.