La Cité des Enfants Perdus
La semaine dernière, je discutais avec un collègue, sympa, de tout et de rien, histoire de ne pas faire connaissance. A un moment, il me demande :
"Olivier, est-ce que tu aimes les jouets ?"
Bon, moi, en chinois, le mot "jouet", je le connais, mais je me dis malgré tout qu'il y a un malentendu. Parle-t-il de jeux ? De sextoys ? D'un quelconque amusement taiwanais (ça existe peut-être...) ? Bref, je me fie à mon vocabulaire et lui dit que non, j'aime pô les jouets, eh, j'ai bientôt 30 ans!
Un peu plus tard je vais à son bureau pour lui demander un truc, et là il me montre avec fierté des jouets comme ceux qu'on m'offrait quand j'étais petit... des Bioman, des hommes bioniqués, des Chevaliers de l'Impossible !
"Wah, elle est belle ta collection, Madmax !"
Et voilà. Taiwan. C'est touchant quelque part, non ? Ils sont mignons.
Bref... J'ai un nouveau lecteur sur mon blog, Franck, qui m'a laissé des longs commentaires intéressants (Franck, qui es-tu ?), et il voulait savoir comment s'était terminé cette histoire avec mon collègue d'Outre-Rhin Otto le Casque à Pointe. En fait, l'université lui a demandé de mettre une note aux élèves qui avaient triché, un note qui soit légèrement inférieure à la plus mauvaise note des autres élèves. Pas de 0 en perspective, pas d'échafaud non plus pour Otto. Pour ceux qui ne sont pas au courant, laissez tomber.
Sinon, bah, 3 heures de réunion ce mation donc j'ai encore rien fait et on va me dire que je suis à la bourre. Certes, et alors ? Et pour en revenir à Franck qui semblait me donner une courte espérance de vie dans cette boite taiwanaise, je dirai... c'est très possible !!! Et c'est vrai que si je survis un an ici, je pourrais dire que je suis un héros. Ce qui n'est pas encore tout à fait acquis, vous en conviendrez, mes loulous...
Parlons politique taiwanaise ! Il y a quelques jours un journaliste d'une radio indépendante s'est immolé (il est mort) pour pleurer la fin de la démocratie à Taiwan... Ici on fait tout dans la demi-mesure, vous l'aurez noté. Notre bon président est allé en outre se WE se prosterner devant la tombe de Chiang Kai-Shek, y versant quelques larmes pour les caméras de télé. Super émouvant, vous imaginez...
D'un côté on a des Taiwanais qui abhorrent Chiang KS pour ses massacres, d'autre ceux qui l'admirent. Encore une cause de brouille dans la population, à rajouter à celle de la relation qu'on doit entretenir avec nos amis les Chinois d'en face.
Enfin, il y a trois mois, on avait débaptisé le mémorial CKS pour lui donner le nom de Place de la Liberté, et là... notre bon président veut redérebaptiser la Place pour lui rendre son nom. La politique avance bien. On va s'en sortir...
Et là je vais aller manger, faut pas déconner, quand même !